mardi 27 avril 2010

La Côte d'Ivoire agonise doucement…

La Côte d'Ivoire est comme un malade aux mains de plusieurs chirurgiens réputés. Pendant que ses chirurgiens se disputent sur la méthode d'incision à pratiquer sur le malade, ce dernier agonise doucement.
Je crois personnellement que le président Laurent Gbagbo est allé d'erreurs en erreurs, et cela avec la bénédiction de tous ceux qui devraient lui prodiguer des conseils justes. Je devine que, face à tous ceux qui lui lancent des éloges, très peu sont ceux qui lui donnent vraiment des conseils. Je crois que, dans la gestion d'un pays, il faut suivre des lois et des principes clairs et surtout des voies constitutionnelles. Le président Laurent Gbagbo est loin d'être un Dieu, il n'est ni génie, ni le plus intelligent parmi ceux qui aiment leur pays. Car, si en 10 ans, il a été incapable de résoudre le problème qui s'est imposé à lui, c'est qu'il n'a pas de solution véritable à cette crise... Pendant que tout ce monde de belligérants s’engraisse, le peuple souffre. Et, on a comme l'impression que ceux qui doivent aider ce peuple n'en ont cure. Je comprends peut-être un peu certains lorsqu’ils disent qu’ils sont fiers de Gbagbo. Mais, la gestion de notre pays ne saurait se résumer en un conte de Leuk-le-lièvre et Bouki-l'hyène, où Gbagbo est Leuk, et l'opposition Bouki, au point d’être fier de sa façon de se tirer d'affaire. En tout cas, ici, on parle de la vie de millions d'Ivoiriens dont chaque jour qui passe rend l’existence plus misérable. Lorsque c'est ainsi il faut de la rigueur, et suivre un principe de règlement de crise selon le modèle démocratique. Il faut impliquer les 3 branches du pouvoir (législatif, judiciaire et exécutif) à la résolution de la crise, notre crise.
Le président Laurent Gbagbo s'essaie depuis 8 ans à résoudre cette crise. On n'essaie ceci pour voir si ca va marcher, et après, on essaie cela, ainsi de suite. On ne dispose pas d’une éternité pour trouver une solution à un problème. C'est justement pour cela qu'on accorde une limite de 5 ans au mandat présidentiel, afin que, quoi qu'on veuille faire, si pendant 5 ans, il n'y a pas de solution, on va aux élections et le prochain président continue ou modifie ce qui a été commencé.

La Côte D'Ivoire, notre pays, que nous aimons tous, agonise, et nous sommes tous suspendus aux lèvres d'une seule personne, comme s'il était un démiurge. On ne gère pas un pays comme ça...
La question que je me pose à présent, c'est de savoir : est-ce que Gbagbo écoute les conseils des autres? Est-ce qu'il prend en compte les lois qui régissent ce pays? A quand remonte le dernier vote du budget de l'état par les députés?...
Je constate hélas ! trop d'arbitraires, d'improvisations, d'autosatisfactions, de panégyriques, et de d'auto gratifications chez ceux qui gèrent ce pays. Il y a un laisser-aller monstre du côté de M. Laurent Gbagbo et ses conseillers. Ils pèchent par leur manque de rigueur et leur « sens de la légalité ». Parce que, malheureusement, ils apprécient notre crise par rapport à leur antagonisme à la rébellion, plutôt que par rapport a leur responsabilité à l'égard du peuple ivoirien dont ils ont reçu la mission de gérer les affaires du pays...

La démocratie exige que le président consulte l'Assemblée Nationale ou la Cour suprême, mais qu'observons-nous ? Eh bien ! Depuis 2002, le président Laurent Gbagbo agit en solitaire, quand ce n'est pas en connivence avec la rébellion, pour le malheur des pauvres Ivoiriens. Combien de débats avons-nous eus avant de créer l'APO et ses corolaires de jumelage de conseils de ministres burkinabo-ivoiriens ? Vous savez que tout cela n'est pas normal. Chers frères, ce n'est pas en applaudissant M. Laurent Gbagbo que vous l'aiderez, c'est en lui donnant les conseils qu'il faut. Les Ivoiriens n'ont pas besoin de roi, ni de sauveur : les Ivoiriens ont besoin de normalité et d'espoir. Ils aimeraient savoir où on les mène, avoir une idée de quand et comment cette crise prendra fin. Savez vous pourquoi? Messieurs les conseillers, donnez de bons conseils à M. Laurent Gbagbo lorsque vous en avez l'occasion. Les Ivoiriens vous en seront reconnaissants.

John Tra

Un article paru dans la rubrique Libre propos du Filament N°3



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