mardi 31 janvier 2012

Bonne année !

Mon frère, ma sœur, je souhaite Bonne et heureuse année ! Santé de fer, d'acier, de manganèse, de bauxite, de phosphate, etc.

Que le Seigneur t'accorde tout le bonheur du monde. Que l'année nouvelle te permette de réaliser tous tes rêves, même les plus insensés.

Cette année, Dieu nous rendra visite, chez nous à domicile. Le ciel descendra à quelques centimètres de nos têtes afin que nous puissions compter les étoiles. Joyeuse année donc. Nous pouvons croiser nos bras maintenant, et si nous avons tant sommeil, dormir en nous enveloppant dans le drap de nos illusions.

Voici donc une nouvelle année. Une autre année. Bonne et heureuse année à tous et à toutes !

Personnellement, cette période d'échange de vœux m'agace un peu. Au-delà du rituel, les comportements (ceux des Africains surtout) sont trop mécaniques. On en retient chaque fois la dimension festive. L'aspect carnaval. Le moment de jouissance. On hurle, on se trémousse et on milite en faveur de tous les excès. Après quoi, on distille des "Bonne année" sans fondement.

Une nouvelle année est forcément l'occasion d'un bilan ; et un bilan s'établit en fonction d'un ou des objectifs. Il peut être individuel ou général.

Quel bilan peut faire la Côte d'Ivoire au terme de l'année qui vient de finir ?

J'observe, pour ma part, que ce bilan est à la fois négatif et honteux.

J'ai, en effet, honte de voir mon pays comme un protectorat. Honte de le voir couper en deux avec des administrations différentes. Honte de constater le pillage systématique de nos ressources par les rebelles. J'ai honte de voir les Ivoiriens affamés, errant sans espoir dans leur propre pays.

J'ai honte du sort des "déplacés de guerre". J'ai vraiment honte de voir mon pays administré depuis le conseil de sécurité. J'ai honte de la transition politique. J'ai honte face au désarroi de mon peuple. J'ai d'autant plus honte que j'ignore la fin de cette crise qui déshumanise. Joyeuse année 2012 ! Si 2011 a été une très bonne année pour la rébellion, on ne peut dire autant pour le peuple de Côte d'Ivoire.

Une année nouvelle n'a jamais été porteuse de miracle. L'année change chaque fois à la même période. Elle a chaque fois une durée de 12 mois. Ce qui compte c'est de changer de comportement face aux enjeux du développement.

Pour 2012, j'invite les Ivoiriens à ne pas réfléchir par procuration. Qu'ils revendiquent leur propre intelligence. Je souhaite qu'ils examinent, par eux-mêmes, les raisons qui motivent leur misère et qu’ils contribuent à sa résolution.

Bamba Abdoul Karim

Paru dans Le Filament N°18

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

 

Le Filament Magazine Copyright © 2011 -- Template created by O Pregador -- Powered by Blogger