jeudi 22 juillet 2010

Eugénie Diécky

Diva de la radio africaine
Directrice des programmes d'Africa N°1


Aujourd'hui Directrice d'antenne d'Africa N°1 à Paris, animatrice-productrice de l’émission quotidienne «Les matins d’Eugénie », Eugénie Diécky mérite de figurer à notre Tableau d’Honneur, parce qu’elle est d’abord et avant une grande femme de culture et une grande diva de la radio qui, sait rendre aux médias leur aspect humain, qui anticipe l’Afrique, qui est à l’avant-garde d’une Afrique en devenir, qui parle sans langue de bois, ni tabou aux auditeurs de tous âges. Elle a, comme on dit, une vision pour l’Afrique Elle fondamentalement convaincue que et sait que « Chaque fois qu’il y a une injustice à l’égard d’un être humain, il faut la dénoncer et la combattre »... Elle est passionnée de livres. Non seulement pas une seule occasion de les présenter à toutes ses émissions, mais elle dévore deux ouvrages chaque semaine. A ce propos, elle affirme : « Le livre m’a construite, m’a grandie, m’a émerveillée ! D’ailleurs, lorsque je mourrai, je veux être enterrée avec des livres !... J’ai toujours été fascinée par le livre. Jeune, j’étais une boulimique de livres. Enfant du divorce, c’est le livre qui m’a permis de me construire en tant que personne et femme. Le livre m’ayant toujours accompagnée je voulais vendre des livres ou ouvrir une bibliothèque, ce qui m’a amenée à faire des études de documentaliste ».

En effet, c’est le livre qui est à l’origine et au centre de sa carrière, comme elle nous l’explique elle-même : « Le livre m’a beaucoup influencée. Il a marqué les débuts de ma carrière professionnelle, puisque c’est un concours littéraire qui m’a menée à la radio. Voici. J’étais étudiante en fin de 3è année quand un concours de poésie et de nouvelles a été lancé dans le quotidien L’Union (NDLR : quotidien gouvernemental gabonais). Je me suis jetée à l’eau et j’ai écrit « La borne fontaine » qui n’était pas une histoire d’amour, mais l’histoire d’une fontaine publique installée dans un village. Les habitants de ce village ont célébré cette pompe qui devait redonner vie à leur communauté. Mais, ils ne l’ont ni utilisée ni entretenue correctement. Certains sont tombés malades, d’autres sont morts en buvant de l’eau de cette fontaine. Partant, on a accusé les sorciers. Voilà, en quelque sorte, la trame de l’histoire. Mais, il y a aussi, bien entendu, l’histoire personnelle du héros, les histoires d’amour, le cas du chef du village qu’on a accusé de sorcellerie, etc. Et donc, j’ai participé à ce concours et j’ai gagné le prix de la meilleure nouvelle. Dès lors, un journaliste et un cinéaste m’ont contactée pour me proposer d’adapter mon roman à l’écran. Je lui ai donné le manuscrit dont il a apprécié l’histoire. Le film ne s’est finalement pas fait, mais cela m’a permis d’entrer, par la grande porte, à Africa N°1, d’autant plus que « La borne fontaine » a permis d’apprécier mon talent pour l’écriture et pour bien dire les choses ».

Par ailleurs, Eugénie Diécky entre à Africa N°1, parce qu’elle était toute avide d’aller vers les gens, de les rencontrer pour apprendre à les comprendre, parce qu’elle sentait que les Africains avaient le besoin et le droit de s’exprimer, et que, grâce à cette radio, Africa N°1, on pouvait faire beaucoup de choses intéressantes, aider les talents, les gens qui souffrent et soutenir des causes, comme celle des sans-papiers, etc. C’est convaincue de ces faits, qu’elle a très vite appris les ficelles et les rouages du métier de journaliste, et réussi à s’intégrer à la radio, ce qui n’était pas évident au départ. Elle raconte avoir eu beaucoup de chance dans sa vie, surtout à ses débuts.
Aujourd’hui, elle est Directrice des programmes. A ce poste, son rôle consiste à constituer une grille attractive, a proposer des émissions qui intéressent en priorité les Africains. Pas seulement la musique, mais aussi et surtout des émissions sur la littérature, la culture, l’histoire, des émissions de jeux, etc. « Il faut pouvoir faire en sorte qu’une belle idée couchée sur le papier puisse être rendue vivante avec la meilleure personne qui soit ».

En ce qui concerne Africa N°1, une grosse structure qui emploie plus de 200 personnes au Gabon et à travers l’Afrique, elle n’hésite pas à dire que c’est « un outil qui a accompagné des générations d’Africains du continent et de la diaspora, et qui constitue un lien très fort avec l’Afrique. Si n’y avait pas eu cette voix, ce tam-tam du continent, je me demande comment nos démocraties auraient véritablement pris racine. Elle a informé, diverti et fait rêver des millions d’Africains. L’Afrique s’est fait entendre par la voix d’un outil qui est né en plein cœur de l’Afrique. Et, il faut que cela continue ».
Au-delà de la radio, Eugénie Diécky a d’autres activités professionnelles : elle « coache », comme elle le dit, des leaders ou futurs leaders de la communauté africaine. Elle les aide à prendre leur place dans la communauté française ou africaine.
Notons pour terminer qu’en 2008, elle a été récompensée à la juste mesure de son talent et de son dynamisme par 3 prix dont elle est très fière : le prix de la Réussite au Féminin, le prix du Meilleur Défenseur des Droits de l’Homme et celui de Citoyenne d’Honneur de l’Hay les Roses pour son soutien à cette commune et à son maire, Patrick Sève qui a été le premier à soutenir Barack Obama.
Avec un tel profil, un parcours si honorable, de telles distinctions, il n’est aucun doute que Eugénie Diécky mérite, bel et bien, de figurer au tableau d’honneur, afin de contribuer à enlever, de la tête, de notre jeunesse, le doute et toutes sortes de complexes. Elle nous enseigne qu’on peut être noire, femme et réussir dans la vie, au même titre que les autres êtres humains. A ce propos, elle dit : « souvent, j’oublie que je suis une femme, même si j’ai un physique féminin. Pour moi, tout est dans la manière d’être et la manière de réagir … Je ne me vois pas comme une femme, mais comme quelqu’un aimant son boulot, et le faisant du mieux possible ».

Léandre Sahiri

Un article paru dans la rubrique Tableau d'Honneur du Filament N°6



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