samedi 20 novembre 2010

Afrique : Il nous en finir avec les illusions démocratiques

En lisant Le filament, une citation, parmi tant d’autres, a retenu mon attention et pose l’épineux problème de la lutte contre la pauvreté dans les pays sous développés : « celui qui vend sa voix est aussi méprisable que celui qui l’achète ».

Celui qui vend ne doit pas être logé à la même enseigne que celui qui achète.

Un chef de village analphabète pris en flagrant délit de vente de sa carte d’électeur et des membres de sa famille a répondu qu’il assumait son geste parce que son vote ne servirait à rien, étant donné que sa décision de pauvre ne peut rien changer à ce que les riches ont décidé... L’argent issu de la vente va permettre de subvenir aux besoins de sa famille pendant plus de trois mois. Cela pose le problème de l’ignorance, de l’espoir déçu.

Des concepts ont été imposés à l’Afrique : démocratie, bonne gouvernance, suffrage universel sans tenir compte des réalités africaines.

Après cinquante ans d’indépendance et 20 ans de démocratie, Il nous faut avoir l’audace de revisiter la boîte noire de nos démocraties, de faire l’inventaire des politiques d’aide au développement, d’analyser le suffrage universel qui s’inscrit dans la logique de « celui qui gagne prend tout » : autant de choses qui continuent de plonger l’Afrique dans une misère abjecte.

Les Africains doivent composer leur modernité à partir de leur identité culturelle et promouvoir les valeurs fondamentales.


En plus des valeurs économiques, vitales, affectives, si nous voulons un monde plus libre, plus respectable et plus sérieux, nous devons promouvoir trois valeurs fondamentales en plus de ces valeurs déjà reconnues : la conscience, l’honnêteté, la responsabilité.

La conscience : elle évite l’enténèbrement de l’esprit et la crétinisation de la masse, sachant que la société n’est pas un troupeau somnolent gouverné par quelques individus prenant les décisions à sa place.

L’honnêteté : elle met l’accent sur un sens élevé d’intégrité et se traduit par le fait que les biens qui nous ont été confiés ne doivent pas être employés à mauvais escient. L’honnêteté est cohérence avec soi. On ne peut être honnête avec autrui qu’en étant honnête avec soi même. En d’autres termes, celui qui est malhonnête avec autrui est malhonnête avec lui-même.

La responsabilité : elle sous-entend que nous avons de la sollicitude envers ce qui nous est confié et ce dont nous avons la garde, et que nous avons conscience des conséquences de nos actes.


Sauver l’Afrique des illusions démocratiques

Nos indépendances ont été déjà un échec ce qui nous a conduit à mettre en place des sociétés démocratiques avec beaucoup d’attachement aux « valeurs démocratiques » mais, qui ne sont que des illusions démocratiques. Ainsi donc, l’expression « Valeurs démocratiques » est un discours vide, un discours somnifère servi au peuple. Pour Alan Bloom, l’auteur de L’âme désarmée, c’est « une incantation creuse ». Il nous faut sauver l’Afrique, attaquer la pauvreté, définir les concepts de démocratie, par rapport à notre identité réelle. C’est un débat tout entier et très profond. Permettez-moi de vous adresser cette réaction à chaud. Pardonnez-moi d’avoir dit certaines vérités qui choquent et dont les politiciens n'ont pas besoin.

Madame Anne Cica ADJAÏ (Ancien Conseiller Technique Chargée de la Moralisation de la Vie Publique).

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