samedi 20 novembre 2010

L’Afrique : vivier du football européen


L’Afrique dont la Coupe des Nations avait éteint ses lampions le 31 janvier dernier, sur la victoire de l’Égypte face au Ghana (1-0), demeure un grand fournisseur mondial de joueurs.

En effet, les joueurs africains sont une composante indissociable de l’identité footballistique européenne. Le constat a sauté aux yeux début janvier. Pas moins de 112 joueurs du continent noir ont quitté leurs clubs des cinq grandes ligues (40 en Ligue 1, 31 en Premier League anglaise, 22 en Bundesliga allemande, 12 en Liga espagnole et 7 en Serie A italienne) pour disputer la Coupe d’Afrique des nations.


Pour la première fois, une vaste étude lancée sur trente-six des cinquante-deux ligues européennes vient de quantifier le phénomène. La masse de chiffres récoltés est sans appel : l’Afrique représente bien un important vivier dans lequel le football européen puise sans réserve. Un vivier commode pour les recruteurs. « 23% des étrangers évoluant dans ces 36 ligues viennent de cette région du monde. Mais, si l’on regarde ce pourcentage pour les cinq ligues les plus puissantes, il tombe à 10 %. Les joueurs africains se trouvent donc plus dans des ligues de moindre niveau. Ils représentent ce que l’on pourrait appeler une “sous main-d’œuvre” pour le foot européen », analyse Loïc Ravenel, co-directeur de l’Observatoire des joueurs de foot professionnels.

Une sous main-d’œuvre d’autant plus facile à capter que les pays réservoirs de talents ne possèdent pas ou peu de championnats d’élite capables de former, de valoriser puis de transférer au prix fort leurs perles rares. Les joueurs africains sont donc ceux qui partent le plus tôt de chez eux : un peu plus de 19 ans en moyenne. Soit trois ans de moins que les Sud-Américains. Ce jeune âge lors de la première transaction a bien sûr un impact économique négatif.

L’Afrique ne tire pas autant partie de ses transferts que le championnat brésilien, par exemple, premier exportateur du monde, qui a bâti son modèle économique sur la vente de ses joueurs formés et aguerris. L’an dernier, 502 d’entre eux ont traversé l’Atlantique. Un bon millier parcourt le monde. Mais, grâce à l’interdiction sur les transferts de mineurs imposée par la FIFA (Fédération Internationale de Football Association), l’âge moyen de départ des Africains s’est stabilisé. Dans ce contexte, l’Europe du ballon rond fait surtout son marché en Afrique de l’Ouest. Au Nigeria d’abord, premier pays exportateur du continent et septième, toutes zones confondues, avec 113 éléments. Suivent le Cameroun (84 joueurs), la Côte d’Ivoire (61), le Sénégal (57) puis le Ghana... L’Afrique du Nord est, elle, absente. Le championnat égyptien est assez puissant pour conserver ses meilleurs éléments. Quant aux joueurs maghrébins évoluant en Europe, ils sont pour la plupart nés dans les pays d’Europe et n’apparaissent, de ce fait, pas dans les statistiques migratoires.


Serge Grah

(Journaliste, Ambassadeur Universel pour la Paix).

Un article paru dans la rubrique sous l'art à palabres du Filament N°10



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