mercredi 26 janvier 2011

Marcoussis ou les accords du raccourci


Peut-être, saura-t-on un jour les raisons du mélodrame ivoirien. Peut-être, en identifiera-t-on également les commanditaires, tous les commanditaires; c'est-à-dire, ceux qui au delà des mannequins affamés que nous connaissons désormais, l'ont inspiré, planifié et y ont injecté des sommes faramineuses.

On a longtemps glosé en effet et une littérature abondante existe qui témoigne des objectifs visés par une cabale qui selon toute vraisemblance couronné les efforts d'une guérilla à l'identité opaque.

Je me propose pour ma modeste part de m'instruire davantage et d'exposer à terme l'opération du 19 septembre dans ses extrêmes caractéristiques. Plus qu'un pari, il s'agit d'un sacerdoce. Aussi, voudrais-je humblement prendre langue ici avec les milliers de lecteurs qui chaque jour manifestent un intérêt certain pour ce site.

En attendant, les Ivoiriens sont taraudés par l'incertitude et observent avec une gueule de bois l'émiettement de leur pays. Après avoir déposé aux pieds de l'Elysée la coupe débordante de leur préoccupation, ils se rendent compte hélas, que le pompier est un pyromane à la fois vulgaire et glouton. Linas-Marcoussis pensaient-ils en effet, devait célébrer la souveraineté de leur Etat, en magnifier les institutions avec en prime, le respect des textes qui la seconde république de Côte d'Ivoire … que non, bien au contraire.

En de petites bandes, l'on a convoyé ceux qui se sont plus dans des apparats de "représentants" : des organisations dites politiques (ou ce qui en tient lieu) mais aussi des délinquants et ceux qui les poussent dans le dos.

Dans ce centre de rugby (la symbolique est fort assommante), l'on ne pouvait que rudoyer la dignité des Ivoiriens et insulter leur intelligence. Ramenons à notre réflexion le contenu de la besace de Linas-Marcoussis: mise en place d'un gouvernement aux compétences énigmatiques, nomination d'un premier ministre inamovible voire un chef d'Etat-bis, infiltration et mise sous tutelle de l'armée nationale, mise en cause de la nature du régime lui conférant même les allures d'un régime parlementaire, etc.

Une kyrielle de dispositions donc qui arrachent aux Ivoiriens le contrôle de leur destin. Quelle pagaille! Mais alors quel activisme! Pourquoi s'est-on doté d'une loi fondamentale en 2000 s'il était aussi facile de la sodomiser? Pour le compte de qui se livre-t-on à de tels errements?

Quant au peuple de Côte d'Ivoire il semble avoir clairement signifié que Linas Marcoussis ne lui était pas opposable. Je partage ce sentiment. Après l'échec du 19 septembre, Marcoussis apparait en effet comme le chemin le plus court pour la prise du pouvoir à Abidjan.

Bamba Abdoul Karim

Paru dans Le Filament N°12

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