lundi 24 janvier 2011
Tombouctou, la mystérieuse cité
En 200 avant Jésus-Christ, Philon avait désigné les 7 merveilles du monde. Depuis l’an 2000, la fondation «7NM» (7 Nouvelles Merveilles du Monde) a entrepris de faire élire 7 autres merveilles du monde moderne. Serge Grah, éditeur ivoirien en visite au Mali rapporte ici des clichés de la seule ville africaine au sud du Sahara candidate.
A l'origine du projet des sept nouvelles merveilles, une idée du journaliste et réalisateur Suisse Bernard Weber. Il s'est rendu compte qu'une seule merveille existe encore : la grande pyramide d'Égypte. Sur la base donc des 7 merveilles de l’antiquité, ledit projet doit toucher toutes les aires géoculturelles du monde. Parmi les nombreux monuments et sites existants actuellement sur la planète, il faudra donc désigner ceux qui méritent l’appellation de « nouvelles merveilles ».
Après une première phase de présélection, 21 finalistes dont 8 sont d’Europe, 6 d’Asie, 4 d’Amérique Latine, 2 dans les Etats Arabes et 1 d’Afrique sont en lice…
Unique représentante de l’Afrique parmi ces finalistes dont la Tour Eiffel de Paris, Tombouctou la cité des « 333 Saints » a des atouts qui peuvent indéniablement peser lourd dans la balance.
En effet, située à 1200 kilomètres au nord du Mali, Tombouctou a été fondée au 12e siècle, au bord du fleuve Niger à l'est de Gao, centre névralgique des affaires avec l'Orient. A son côté ouest, se trouve Walata, la porte menant aux mines de sel qui, à cette époque, pouvait valoir jusqu'à deux fois son pesant d'or. Au Nord, il y a le Maghreb et la mer Méditerranée. Et enfin, au sud des royaumes qui s'étendaient jusqu'à l'océan atlantique.
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Dans cette ville multiséculaire, des quartiers comme la fameuse cité de Djingareiber, un vestige du passé, respire aujourd’hui encore la grande forme. Tombouctou est réputée comme cité de l'or, du commerce, de la science et de la culture. Mais surtout, ville touristique par excellence. Elle avait suscité l’engouement d’illustres explorateurs dont le français René Caillé. Sa maison, sise au quartier Djingareiber, même si elle se trouve dans un état de détérioration avancée, n’en demeure pas moins un site historique à visiter.
Actuellement Tombouctou continue d’exercer encore un pouvoir magique sur ses visiteurs, par les vestiges de son université, son patrimoine architectural, ses hauts lieux historiques et culturels, son artisanat original et sa tolérance religieuse. Les chrétiens (baptistes, catholiques et protestants) et mêmes juifs y ont toujours vécu dans une parfaite harmonie et une grande solidarité avec les musulmans. Ses mosquées de Djingareiber, Sankoré et de Sidi Yahia qui datent toutes du 14e siècle, sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Le centre Iheri-Ahmed Bada qui est un centre de documentation et de recherches, est chargé de collecter et d’exploiter les manuscrits africains pour une réécriture de l’histoire africaine. Depuis sa date de création en 1973 jusqu’à ce jour, le centre a pu collecter 20.000 manuscrits traitant de sujets divers. A Arabadjou, au nord de la ville, se dresse fièrement le monument de la paix qui a consacré la fin de la rébellion dans le nord du Mali. Construit après la « Flamme de la Paix de Tombouctou » organisée le 27 mars 1996, ce monument comprend trois parties que sont les murs de l’histoire, le bûché symbolisant la flamme qui a permis d’éteindre le feu et une silhouette de quatre personnes tenant le flambeau de la paix. Pour que cette paix règne en Afrique et à travers le monde.
Tous les Africains, où qu’ils soient, doivent apporter leurs suffrages à Tombouctou pour faire de cette « cité mystérieuse » l’une des 7 nouvelles merveilles du monde. Car, son mérite et sa contribution à la civilisation de l’universelle doivent être reconnus à leur juste valeur à Lisbonne le 7 juillet prochain. Toutefois, il faut rappeler que le mode d’élection se fait par un vote sur internet. Et tout Africain doit le faire. Pour mémoire il est bon de savoir que sur la liste des sept merveilles du monde de l’antiquité, il y avait le temple d’Artémis à Ephèse, les Pyramides d’Egypte, les jardins suspendus de Babylone, le mausolée d’Halicamesse, le phare d’Alexandrie, le colosse de Rhodes et la statue de Zeus à Olympie.
Serge Grah
(Journaliste, Ambassadeur Universel pour la Paix)
Paru dans le Filament N°12
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