dimanche 20 novembre 2011

Le 11 décembre 2011 : pas d’élection en Côte d’Ivoire

Quand on est en démocratie, les élections législatives ont pour but de mettre en place une Assemblée Nationale, en tant qu’institution représentative du peuple et chargée de porter les aspirations des populations et ayant pour mission de trouver des solutions aux problèmes qui se posent, entre autres à travers le vote des lois. Les élections législatives annoncées vont-elles engendrer une Assemblée Nationale véritablement au service du peuple ivoirien et de la démocratie en Côte d’Ivoire ? La réponse évidente à cette question est : non ! Et les faits sont là pour nous le prouver.

QUI VA VOTER ?
Cette question ne se pose pas seulement pour les cas des omis, oubliés et requêtes non traitées de la liste électorale. Elle pose aussi la question des électeurs déjà identifiés. Il est su de tout le monde que, à ce jour, il y a plus de 350.000 ivoiriens réfugiés, du fait de la crise post électorale. Peut-on oser tenir des élections en Côte d’Ivoire sans eux ? Nous ne voyons pas un seul homme politique réfléchi en Côte d’Ivoire capable de répondre à cette question par l’affirmative. Même pas Alassane Dramane Ouattara, puisqu’il a lui-même déclaré qu’il n’accepterait pas qu’un seul ivoirien soit privé de ses droits citoyens... Peut-on aussi oser tenir des élections en Côte d’Ivoire sans avoir résolu le problème des déplacés internes et notamment les populations sinistrées de tout l’Ouest de la Côte d’Ivoire ? Il faut savoir que ces personnes étaient concentrées dans les camps de fortune jusqu’à ce qu’Alassane Ouattara décide de fermer ces camps, afin de ne pas souiller l’évènement de son arrivée à l’Ouest. Veut-on que ces populations sinistrées et endeuillées enjambent les corps de leurs parents assassinés pour aller mettre des bouts de papiers dans une caisse et retourner ensuite crécher dans la nature ? Supposons même que ces populations se résignent à participer, malgré leur chagrin, veut-on encore les pousser à s’adonner à ce même « jeu électoral » qui leur a valu un génocide parce qu’ils ont choisi un candidat et pas un autre ? Non ! Cela ne peut se faire et cela ne se fera plus.
Il y a enfin la situation générale de tous les citoyens qui ne sont pas partisans d’Alassane Ouattara, soit au moins 47% de la population ivoirienne. Dans quel état d’esprit veut-on que ces personnes participent à ces élections, quand on sait que la chasse aux opposants est devenue une mode sur tout le territoire ? S’il y a élection, ce sera inévitablement les sympathisants d’Alassane Ouattara, enthousiastes et confiants, face aux autres, crispés et apeurés. Nous en voulons pour preuves les dégâts causés par les partisans d’Alassane Ouattara aux opposants, entre autres, à Koumassi le 8 octobre dernier et l’assassinat d’Assofi Alexandre à son domicile le 21 Août dernier à Bonoua pour avoir annoncé qu’il serait candidat aux législatives.

POURQUOI DOIT-ON VOTER ?
Veut-on voter pour donner à la démocratie les instruments de sa marche ou bien pour consacrer la longue marche du désordre sanguinaire entamée depuis 2002 ? Veut-on voter pour mettre en place une Assemblée Nationale digne du peuple ivoirien ou bien pour promouvoir des individus ? La réponse à ces deux questions est : non ! Il s’agit de légaliser le coup d’Etat du 11 avril 2011 et d’assurer la promotion politique et sociale de certaines personnes, notamment des membres de la rébellion qui veulent se glisser sous la protection de la loi à travers l’immunité parlementaire. Il s’agit surtout de permettre à leur parrain Alassane Ouattara de se rendre à sa soirée du 22 décembre à l’Elysée avec l’acquis des législatives « organisées », peu importe la manière, y compris au détriment des pertes matérielles et humaines que ces élections présagent.
EN CONCLUSION, PAS D’ELECTION
Au regard de tout cela, Ivoirien, Ivoirienne, tu n’iras pas à ces élections. Nous te rassurons d’ailleurs que ces élections n’auront pas lieu. En tout cas, pas dans les conditions que nous venons de décrire et pas à la date indiquée du 11 décembre 2011.

KEITA SOULEYMANE,
Porte-parole des combattants, CPLCI.

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