Camarade,
Je ne sais exactement quoi te dire, sinon : courage !
D’humiliation en humiliation, tu sors toujours grande
De trahison en trahison, tu reviens au peuple, plus forte
Devant tous abus vicieux, tu as toujours pardonné
Que voudras-tu que je dise au peuple qui attend impatiemment
De te voir sur le piédestal du palais de la culture pour calmer sa colère
Dame au patriotisme très profond et gênant l’ennemi de l’Afrique
Dame à la colonne vertébrale inébranlable par les coups de fouet
Du colon et de ses suppôts qui, à l’image de l’oiseau noir
Sont venus planter leurs becs de malheur sur les bords de notre Lagune Ebrié
Dame des rêves de plusieurs hommes rêvant d’une Afrique libre
Dame au caractère de Gbi la panthère, de Souroukou le lion
Dame qui a choisi de défendre l’Afrique contre toutes les tentations
Dame aux pieds de Loué l’éléphant qui boute l’ennemi hors d’état de nuire
Dame à la cervelle pleine et bien faite, jalousée et crainte par le colonisateur
Refusant de partir dans son supposé bonheur miroité aux non initiés
Que voudras-tu que je dise au peuple qui, à la recherche de guide
Attend ton retour de la villa lézardée où de force, tu as été conduite
Dame, mère des Ivoiriens, symbole de la résistance africaine
Ton peuple t’attend et te réserve un bain de foule
Pour célébrer ton retour qui se fait trop long, vraiment long
De ma plume, ton peuple apprendra quelque chose de toi
Mais, cette même plume ne saurait te remplacer auprès de lui
Et, je ne pourrais contenir le fardeau de leur envie de te voir aussi longtemps.
Sylvain de Bogou
Birmingham, le 30 septembre 2011
Paru dans Le Filament N°16
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