dimanche 20 novembre 2011

Epître à Simone Ehivet Gbagbo



Camarade,

Je ne sais exactement quoi te dire, sinon : courage !

D’humiliation en humiliation, tu sors toujours grande

De trahison en trahison, tu reviens au peuple, plus forte

Devant tous abus vicieux, tu as toujours pardonné

Que voudras-tu que je dise au peuple qui attend impatiemment

De te voir sur le piédestal du palais de la culture pour calmer sa colère

Dame au patriotisme très profond et gênant l’ennemi de l’Afrique

Dame à la colonne vertébrale inébranlable par les coups de fouet

Du colon et de ses suppôts qui, à l’image de l’oiseau noir

Sont venus planter leurs becs de malheur sur les bords de notre Lagune Ebrié

Dame des rêves de plusieurs hommes rêvant d’une Afrique libre

Dame au caractère de Gbi la panthère, de Souroukou le lion

Dame qui a choisi de défendre l’Afrique contre toutes les tentations

Dame aux pieds de Loué l’éléphant qui boute l’ennemi hors d’état de nuire

Dame à la cervelle pleine et bien faite, jalousée et crainte par le colonisateur

Refusant de partir dans son supposé bonheur miroité aux non initiés

Que voudras-tu que je dise au peuple qui, à la recherche de guide

Attend ton retour de la villa lézardée où de force, tu as été conduite

Dame, mère des Ivoiriens, symbole de la résistance africaine

Ton peuple t’attend et te réserve un bain de foule

Pour célébrer ton retour qui se fait trop long, vraiment long

De ma plume, ton peuple apprendra quelque chose de toi

Mais, cette même plume ne saurait te remplacer auprès de lui

Et, je ne pourrais contenir le fardeau de leur envie de te voir aussi longtemps.


Sylvain de Bogou
Birmingham, le 30 septembre 2011

Paru dans Le Filament N°16

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