dimanche 4 mars 2012

La politique et le savoir

Il est aujourd’hui triste, très triste, de constater et d’entendre dire, dans les milieux politiques, que le savoir n’est pas important. Les sociétés secrètes deviennent, de plus en plus, la nouvelle donne qui ouvre les portes du pouvoir, du bonheur et de l’existence elle-même. Des aspirants politiques, nés de la dernière lune, refusent, de la manière la plus paradoxale et en public, de reconnaître la place prépondérante qu’occupe ‘le sachant’ dans la vie d’une nation.

Que cache l’attitude de nombreux néo-politiciens qui sont réfractaires au savoir ? Et, en quoi une telle vision représente un danger ?

Qu’est-ce que le savoir ?

Le mot savoir provient du latin ‘sapere’, qui signifie : posséder de la saveur, goûter, connaître. Avec l’évolution du temps, le mot savoir, après avoir transité par une forme figurée, a pris le sens actuel et désigne un ensemble de connaissances ou d'aptitudes reproductibles et transmissibles, acquises par l'étude, l'observation, l'apprentissage et/ou par l'expérience. Le savoir désigne également l’état d’une personne qui, en quelque sorte, est « informée » ou qui a la « tête bien pleine » et la « tête bien faite ».

De même, le savoir se rend plus visible et pratique sous le nom de « savoir-faire », « savoir-vivre », etc. C’est en ce sens qu’on appelle « intellectuel » celui dont le savoir repose sur l'appropriation effective des connaissances ou la création de concepts, en parallèle avec le développement des savoirs des sciences et de la philosophie. Par ailleurs, la notion de «savoir être», utilisée notamment dans le champ de la formation des adultes, renvoie aux attitudes et comportements qu'un sujet met en œuvre pour s'adapter à un milieu.

Le savoir est une ressource indispensable et utile à tout être humain

Le savoir est une ressource de nature immatérielle indispensable à tout être humain et utile pour l'action, la performance, la réussite : « Savoir, c'est pouvoir ! ». C’est en cela que le savoir constitue une valeur ajoutée, en rapport avec l'expérience vécue, l’environnement, les intérêts et les besoins. Cette valeur ajoutée prend l'allure d'un bien et même d'un « bien social et économique », en plus de sa dimension psychologique.

L’acquisition du savoir suppose un processus continu d’apprentissage, d’études, d'assimilation et d'organisation des connaissances par soi-même ou dans les structures et des institutions mises en place par les communautés humaines, telles que la famille, l’école, etc.

Dans ces structures et institutions, l'éducation a pour mission d'aider à l'acquisition et à l'appropriation du savoir, à la socialisation de l’individu ; l'enseignement a pour but de compléter l'acquisition de connaissances et le savoir-faire, pendant que la formation professionnelle est chargée de la transmission des savoirs professionnels. Quant à la pédagogie, elle élabore les conditions de cette transmission.

Selon les époques et les cultures, la conservation du savoir et la transmission des connaissances s'appuient sur la communication orale et l'expression écrite. Des « entrepôts du savoir » sont créés et entretenus comme mémoire collective. Ce sont : les « forêts sacrées », les temples, les sanctuaires, les bibliothèques, les centres de documentation, etc.

Le savoir et la politique

Dans l’ancienne Grèce et chez les Romains par exemple, ne faisait pas de la politique qui voulait.

Certes, l’âge était pour beaucoup dans la sélection des représentants de la nation ; mais, le savoir occupait une place si importante qu’il n’était pas permis à tous les hommes, même d’un âge avancé, de faire de la politique sans un minimum de savoir. Cela veut dire qu’on pouvait être d’un certain âge, respectable, sans toutefois prétendre à un poste politique, si le minimum de connaissances (littéraires, guerrières, historiques, scientifiques et autres) n’était pas acquis.

Cette vision qui demande au dirigeant le minimum de savoir devrait être en vigueur en Afrique et sur d’autres continents du tiers-monde.

Malheureusement, alors que le savoir occupe une place prépondérante pour faire de la politique, beaucoup d’Africains refusent d’apprendre. Ils arguent que l’on n’a pas besoin d’être bardé de connaissances, ni de diplômes, pour diriger une nation ou une grande compagnie, etc. Ainsi, la nouvelle classe des politiques africains regorge de gens qui rejettent systématiquement le savoir ou refusent d’étudier, mais qui ont recours au fétichisme, aux sociétés secrètes et/ou aux armes pour arriver au pouvoir.

En Côte d’Ivoire, avec le canon à la main comme dans un film ‘Western’, Soro Guillaume est devenu Premier Ministre, sans avoir terminé ses études et sans avoir auparavant exercé une quelconque fonction. Ailleurs, Joseph Kabila est devenu le chef d’Etat en utilisant les mêmes méthodes et en s’attachant les amitiés des francs-maçons, des rosicruciens et autres sociétés secrètes qui détruisent l’Afrique pour le compte de l’Occident. Aux Etats-Unis, M. George W. Bush est devenu président de la république avec les connections de son père qui fut, lui-même, président.

Cependant, il est à noter que tous ces parvenus n’ont pas changé leur histoire personnelle, ni celle des nations qu’ils dirigent ou ont dirigée. Entre autres, M. George W. Bush qui, comme on le sait, fut traité pour alcoolisme et pour autre comportement antisocial, fut un piètre président...

Toute personne qui ne respecte pas le savoir et qui contraint les masses à se détourner du savoir, est un ennemi de la liberté individuelle et publique.

Il est temps, vraiment temps que les politiques, et singulièrement les politiques africains, cessent d’endormir les masses. Il faut qu’ils encouragent les jeunes (et même les vieux qui le désirent encore), à aller à l’école, à apprendre, à accéder aux structures indiquées pour l'acquisition et l'appropriation du savoir. C’est en procédant ainsi que les Africains réussiront à réduire et à éradiquer l’ignorance, la misère et les souffrances et sortiront de l’état dans lequel ils sont maintenus depuis des siècles par l’Occident.

Voilà pourquoi nous estimons que M. Alassane Ouattara qui a fermé les universités en Côte d’ivoire est le premier ennemi de notre pays. Avec les armes, les occidentaux et leurs alliés kidnappent, tuent, violent des Africains et exploitent les richesses de l’Afrique sans souci et sans vergogne. Dans ces conditions, pour les Africains qui sont militairement faibles, le savoir constitue la meilleure arme de défense. Formons-nous en ayant en tête l’indépendance de l’Afrique. Sans information, sans formation, sans culture politique, sans échanges, l’Africain sera annihilé par les forces brutales qui ne connaissent ni loi, ni humanisme. Il ne faut pas perdre de vue que les lois des Occidentaux changent selon leurs intérêts du moment et selon la couleur de la personne qui discute avec eux. Retenons cela et formons-nous dans ce sens, si nous tenons à vivre et à nous libérer du joug de l’occident et de certains Africains qui sont les pires ennemis de l’Afrique.

Accéder au savoir pour constituer une force de libération pour l’Afrique

C’est grâce au savoir que l’occident se positionne en norme universelle. Combien de fois n’avons-nous pas été amenés à haïr nos cultures au profit de celles venues du Nord ?...

Il faut que nous nous réveillions. Il faut que chacun de nous joue son rôle. Que chacun, chaque soir, fasse le bilan des pas posés pour libérer l’Afrique. Que chaque africain œuvre à réduire les heurts entre nous, à annihiler les conflits qui constituent une véritable plaie et la fissure par laquelle l’Occident infiltre nos rangs facilement pour nous détruire.

Le savoir est un outil. Instruisons-nous pour nous approprier cet outil pour libérer l’Afrique.

Le savoir est une arme, profitons-en. Ceci est tellement vrai que Bergson dit du savoir : « Savoir, c’est prévoir pour agir »1.

Le savoir donne également une satisfaction personnelle et permet à celui qui le possède de devenir l’éclaireur qui sort son peuple des pénombres de l’ignorance qui l’exposait à tout danger.

Le savoir est une force, instruisons-nous pour ne pas demeurer à vie nos propres « égorgeurs »2 et de mauvais enfants pour l’Afrique.

Sylvain De Bogou

Paru dans Le Filament N°19

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