mardi 1 mai 2012

Message à Monsieur Charles Konan Banny


Cher Monsieur Banny,

Vous avez été Premier Ministre sous Laurent Gbagbo. Votre nomination à ce poste avait fait l’objet d'un espoir renaissant  et avait créé dans les cœurs des Ivoiriens un certain enthousiasme, parce que vous êtes Ivoirien (pas d'adoption !), et de surcroît, un fils authentique du terroir akan. Alors, l'on s'attendait à voir agir un nationaliste, un patriote, pour défendre les institutions et les intérêts de notre pays, du moins de votre propre pays. Mais, hélas ! ce fut la déception totale ! Un bilan que tout le monde connaît.

Vous êtes aujourd’hui à la tête de la « Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation » (CDVR) pour, dit-on « réconcilier les Ivoiriens après de longues années de crise, d’atrocités et de barbaries ».
Vous êtes un être humain et partant de ce point, nous attendions beaucoup de vous.

Nous nous attendions à la moindre sensibilité de votre part sur le sort de tous les Ivoiriens, dont certains ont été, bon gré mal gré, contraints à l'exil et d’autres sont actuellement dans les prisons sans raison et sans jugement. Et, vous prétendez réconcilier les Ivoiriens, mais entre nous, n’est-ce pas là une moquerie ?
Nous nous attendions également, de votre part, à une condamnation vigoureuse des rebelles, des assassins, des pilleurs et leurs chefs et commanditaires, qui sont nos pires  ennemis et qui ont fait et continue de faire  tant de mal à notre pays, du moins à votre propre pays. Or, ces gens-là sont vos alliés et vos meilleurs amis.
Nous nous attendions aussi, de votre part, à une compassion pour nos compatriotes innocents qui ont été sauvagement abattus, calcinés, mutilés, égorgés, des jeunes filles violées et des femmes en grossesse éventrées, etc. Mais non ! Vous poursuivez votre « mission de réconciliation », à travers des voyages et des discours, comme si de rien n’était, parce que pour vous, on peut si facilement amener des gens dont les cœurs saignent à embrasser volontiers des criminels, n’est-ce pas ?

Vous êtes un homme politique. Et, comme l’a dit Houphouët-Boigny, « la politique, c'est la saine appréciation des réalités », ce qui veut dire qu'il faut savoir se mettre au-dessus de toute contingence. Or, ça, vous semblez l’ignorer !

Par ailleurs, dites-nous, Monsieur Banny : comment pouvez-vous concevoir une collaboration et une connivence avec des rebelles et avec l’armée française qui tuent vos propres parents pour l'intérêt économique de l'étranger, et puis verser des larmes de crocodile, à la recherche du temps perdu, votre soi-disant réconciliation? 

Monsieur Banny, comment pouvez-vous être confortable avec un tel régime qui fait la promotion des ignorants à la place de personnes instruites pour lesquelles nos parents ont consenti des sacrifices énormes pour leur formation et leurs études?

D’un avis franc, j'ai honte, très honte parce que vous êtes une honte. Je vous transmets gratuitement et sans arrière-pensée la question que se posent bon nombre d'Ivoiriens : « A quoi ont servi vos études et les expériences de la vie, pour en arriver à toutes ces bassesses d'esprit? »
Franchement, vous, Monsieur Banny, et tous les autres de votre espèce de près ou de loin, vous êtes une honte et vous méritez d'être bannis.
Le doyen Thomas Oholli Niamké

Paru dans Le Filament N°21

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