Vous avez été Premier Ministre sous Laurent Gbagbo. Votre nomination à ce
poste avait fait l’objet d'un espoir renaissant
et avait créé dans les cœurs des Ivoiriens un certain enthousiasme,
parce que vous êtes Ivoirien (pas d'adoption !), et de surcroît, un fils
authentique du terroir akan. Alors, l'on s'attendait à voir agir un
nationaliste, un patriote, pour défendre les institutions et les intérêts de
notre pays, du moins de votre propre pays. Mais, hélas ! ce fut la déception
totale ! Un bilan que tout le monde connaît.
Vous êtes aujourd’hui à la tête de la « Commission Dialogue, Vérité et
Réconciliation » (CDVR) pour, dit-on « réconcilier les Ivoiriens après de
longues années de crise, d’atrocités et de barbaries ».
Vous êtes un être humain et partant de ce point, nous attendions beaucoup
de vous.
Nous nous attendions à la moindre sensibilité de votre part sur le sort de
tous les Ivoiriens, dont certains ont été, bon gré mal gré, contraints à l'exil
et d’autres sont actuellement dans les prisons sans raison et sans jugement.
Et, vous prétendez réconcilier les Ivoiriens, mais entre nous, n’est-ce pas là
une moquerie ?
Nous nous attendions également, de votre part, à une condamnation
vigoureuse des rebelles, des assassins, des pilleurs et leurs chefs et commanditaires,
qui sont nos pires ennemis et qui ont
fait et continue de faire tant de mal à
notre pays, du moins à votre propre pays. Or, ces gens-là sont vos alliés et
vos meilleurs amis.
Nous nous attendions aussi, de votre part, à une compassion pour nos
compatriotes innocents qui ont été sauvagement abattus, calcinés, mutilés,
égorgés, des jeunes filles violées et des femmes en grossesse éventrées, etc.
Mais non ! Vous poursuivez votre « mission de réconciliation », à travers des
voyages et des discours, comme si de rien n’était, parce que pour vous, on peut
si facilement amener des gens dont les cœurs saignent à embrasser volontiers
des criminels, n’est-ce pas ?
Vous êtes un homme politique. Et, comme l’a dit Houphouët-Boigny, « la
politique, c'est la saine appréciation des réalités », ce qui veut dire qu'il
faut savoir se mettre au-dessus de toute contingence. Or, ça, vous semblez
l’ignorer !
Par ailleurs, dites-nous, Monsieur Banny : comment pouvez-vous concevoir
une collaboration et une connivence avec des rebelles et avec l’armée française
qui tuent vos propres parents pour l'intérêt économique de l'étranger, et puis
verser des larmes de crocodile, à la recherche du temps perdu, votre soi-disant
réconciliation?
Monsieur Banny, comment pouvez-vous être confortable avec un
tel régime qui fait la promotion des ignorants à la place de personnes
instruites pour lesquelles nos parents ont consenti des sacrifices énormes pour
leur formation et leurs études?
D’un avis franc, j'ai honte, très honte parce que vous êtes une honte. Je
vous transmets gratuitement et sans arrière-pensée la question que se posent
bon nombre d'Ivoiriens : « A quoi ont servi vos études et les expériences de la
vie, pour en arriver à toutes ces bassesses d'esprit? »
Franchement, vous, Monsieur Banny, et tous les autres de votre espèce de
près ou de loin, vous êtes une honte et vous méritez d'être bannis.
Le doyen Thomas Oholli NiamkéParu dans Le Filament N°21
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