mardi 29 juin 2010

Le code noir de Louis XIV

Genre : théâtre
Auteur : Léandre Sahiri

Editions Menaibuc, Paris, 2008
ISBN : 978-2-35349-038-7

« Le Code noir de Louis XIV » est une pièce de théâtre qui, une fois de plus, démontre la « versatilité » littéraire de l’auteur de « Monica ou de l’injustice de la justice ». Les œuvres de cet écrivain englobent tous les genres, à l’exception du cinéma qu’il promet de couvrir instamment, dans un avenir proche.
Revenant à l’œuvre du jour, il faut dire que Léandre Sahiri a transformé, avec un génie dont il a seul le secret, un document juridique historique en une pièce de théâtre incontournable. Ce document juridique historique, c’est Le Code Noir qui, en 1685, décida du sort des Noirs, depuis Louis XIV jusqu'à nos jours. L’intérêt de cette pièce de théâtre, c’est que, après lecture, elle ne laisse pas indifférent. L’auteur amène le lecteur à voir le monde autrement. En d’autres termes, l’œuvre transforme le lecteur totalement, agit sur sa conscience, lui ouvre les yeux et l’esprit. Au point de croire que c’est un coup de fouet que Léandre Sahiri donne pour éveiller les consciences. C’est pourquoi nous estimons que cette pièce de théâtre doit être enseignée dans toutes les écoles, les universités et institutions. Tout Noir voulant se libérer doit absolument connaître, posséder et lire « Le Code noir de Louis XIV » de Léandre Sahiri. Tel est notre avis.

Concernant l’auteur, il faut dire que Léandre Sahiri, fondateur et Directeur de publication du journal « Le Filament », est titulaire d’un Doctorat ès lettres de l’Université de la Sorbonne (Paris). Professeur de littérature, il a enseigné dans plusieurs établissements en France, en Côte d’Ivoire et au Canada où il a été enseignant-chercheur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Critique littéraire et écrivain, il est intéressé spécifiquement par la promotion des valeurs humaines, les relations et Interactions multiculturelles. Il a collaboré à de nombreux journaux, magazines et revues et publié plusieurs livres dont La victoire par la voie des urnes (essai) ; Contes d'actualité (recueil de contes) ; Les obsèques de Bahi Oromé (théâtre) ; Le Code noir de Louis XIV, (théâtre) ; Jonathan Livingston le goéland (roman traduit de l'anglais) ; Monica ou De l'injustice de la justice (roman) ; Accusations (poèmes), etc.
Sylvain de Bogou


Quelques avis sur « Le Code noir»

Viviane Gnakalé Agnero :
Lorsque j’ai découvert le Code noir, j’ai été profondément choquée et révoltée. Beaucoup des nôtres ignorent tout de ce qui est le « code noir » et ont besoin d’en être instruits. Si bien que le projet d’écriture et de publication sur ce sujet est une initiative louable et très prometteuse.
En ce qui me concerne, j’ai découvert l’existence du « code noir » pendant des recherches que j’effectuais, il y a quelques temps déjà. Comme bien d’autres, j’en ai été profondément choquée et révoltée. Ce que je sais sur le sujet et que les lecteurs et lectrices vont découvrir à leur tour, je peux le résumer ainsi. Son origine : Louis XIV ; son auteur : Colbert ; son objectif : le besoin pour ses concepteurs d’accroître leur hégémonie culturelle et surtout leur puissance politique et commerciale. Pour ma part, ce document est un témoignage indéniable pour l’histoire, il doit surtout servir de garde-fou pour des nostalgiques de cette triste période ou pour confondre les tenants du néocolonialisme (qui n’est rien d’autre que la forme évoluée de l’esclavagisme), dans leur sombre dessein de répéter l’histoire.
Mais, permettez-moi de partager avec les lecteurs et lectrices, ce que je pense, d’une façon générale, de la question de l’esclavage. Dans cet ordre d’idées, voici un fragment d’un texte que j’ai rédigé dans la perspective d’un ouvrage à venir sur l’esclavage, un sujet sur lequel il y a encore beaucoup à dire.

« Au fond, qu’est ce que l’esclavage ? ».
Ce qui motive l’esclavage est la même tare qui justifie aux yeux de certains de nos frères les théories et conflits tribaux, a savoir, une certaine « déficience » morale, ou l’inachèvement de la de la maturation spirituelle, aggravé par un excès de vanité et d’ignorance.
Ce que nous devons comprendre c’est que dans l’absolu, la tare discriminatoire n’est, au fond, ni raciale ni ethnique, mais gravement et profondément humaine. Ce qui pousse l’homme à réduire son prochain à la servitude, n’est finalement rien d’autre que cette insurmontable soif de la domination. L’incommensurable besoin de se sentir supérieur à l’autre. « Le code noir » introduit par Louis XIV (16ème siècle) et plus tard repris par de nombreuses nations esclavagistes (à l’image des Jim Crow Laws aux Etats-Unis, 19ème siècle) participa de cette logique d’une quête de suprématie culturelle et commerciale. Si donc le noir a été, depuis des siècles, victimes de l’asservissement de la quasi-totalité des races humaines, y compris de la sienne, ce n’est pas à cause de sa faiblesse physique et encore moins de sa prétendue « infériorité mentale » qui, aux yeux du blanc suffit à justifier l’esclavage… mais, c’est bel et bien à cause de sa vulnérabilité économique et politique...
Je pense, sincèrement que, pour l’heure, il est dérisoire, pour nous, de nous accrocher à une vaine et hypothétique reconnaissance par les Blancs de leurs crimes esclavagistes. S’ils le font un jour, ce ne sera pas parce que, enfin, ils auront compris et reconnu leurs horreurs et erreurs, et toute l’étendue de leur responsabilité, mais pour le politiquement correct du moment. Et, ce politiquement correct, il ne s’imposera à eux que lorsque nous nous serons donnés les moyens intellectuels, économiques et politiques de les forcer s’incliner. En attendant, le verdict qui nous blanchira du crime d’être noirs, donc inférieurs et par conséquent domesticables, ne viendra de nulle part, sinon de nous-mêmes.
La connaissance, l’élévation spirituelle, le pouvoir économique, l’autonomie politique, c’est là que résident les clefs du salut qui nous absoudra du « délit de la négritude » !
Quand enfin, nous nous seront affranchis, libérés de ce que nous croyons et reconnaissons implicitement être « la malédiction de Cham », alors c’est tout naturellement que nous forcerons le regard des Blancs sur nous, à changer. En d’autres termes, c’est essentiellement lorsque nous serons libérés du complexe d’infériorité qui nourrit leur prétention à la domination, que nous gagnerons et notre respect mutuel et celui des Blancs ».


(Viviane Gnakalé Agnero est auteur de « Crise ivoirienne : se projeter au-delà des présidentielles » et de « Laurent Gbagbo, Pour l'avenir de la Côte d'Ivoire », aux Editions L’Harmattan).


Brehima Samaké :
Je suis un jeune Africain de l'Ouest, précisément du Mali. « Le Code noir », je ne veux pas trop en parler pour laisser les gens découvrir par eux-mêmes, comme moi, et en juger sans influence. Je voudrais toutefois préciser que, inséré en 1886 dans la constitution française, « Le Code noir » constitue un thème brûlant qui doit intéresser tout Africain qui a de la dignité, de la personnalité


Elie Liazéré :
« Un livre qui a l’avantage d’être écrit dans un langage de très bon niveau et d’expliquer plus clairement ce qui, dans le Code Noir, paraît implicite et inaccessible à tous... ». (Extrait de la préface).

Louis Sala Molins :
« Il me semble qu'exhumer le Code Noir, […] c'est extrêmement urgent... pédagogiquement urgent... ». ( Interview, Nantes le 14/04/1993).

André Castaldo :
« Le Code Noir permet d’apprendre beaucoup sur l’esclavage. ». (Extrait de « De l’esclavage à l’abolition, éd. Dalloz, 2006).

Révérend Pasteur Ti :
« Le Code noir de Louis XIV » de Léandre Sahiri nous apprend d’où et comment sont nés le mépris, le rejet et la soumission dont les Noirs ont été et sont victimes jusqu'à ce jour. Ce livre nous démontre comment et pourquoi les propos et les arguments qui soutiennent l’esclavage sont, à maints égards, faux, mensongers, et arbitraires… Il rétablit, en quelque sorte, la vérité. Car, c’est la connaissance de la vérité qui, seule, nous affranchira et affranchira les générations à venir, afin de traiter d’égal a égal avec leurs partenaires du monde entier. Il nous revient à nous tous et toutes de faire une large diffusion du contenu de ce livre, pour que nos enfants, nos petits-enfants le lisent et se débarrassent du complexe d’infériorité et de pauvreté qui nous ont été inculqué. Nous avons nos expériences. Nous avons nos jugements. Nous avons nos mots à dire. Ne restons pas amorphes. Ne soyons pas complices, ni consentants, en nous plaignant sans réagir. Agissons pour que la soumission et l’esclavage s’arrêtent. Le temps est arrivé. Dieu a ouvert les portes fermées. Ensemble, nous pouvons renverser la muraille. Oui, nous le pouvons. « Yes we can ! ». ( Extrait de « A propos des mensonges monstrueux sur le prétendu esclavage permanent des Noirs », Editions Menaibuc).
Un article paru dans la rubrique livre à lire du Filament N°5

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut a tous!!!
J'aimerais faire un mémoire sur le code noir de mars 1685 mais pour cela il me faudrait établir un plan é une problématique. J'y ai déja réfléchi mais je ne suis pas satisfaite donc si vous pouviez me faire part de vos idées ce serait fort bien symaptique.
Merci d'avance;

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