mardi 27 juillet 2010

Défilé des troupes militaires africaines

Les dirigeants africains font honte et offensent la mémoire des valeureux Anciens Combattants.

Pour comprendre pourquoi les armées africaines ne devraient pas prendre part au défilé du 14 Juillet 2010, en France, il suffit de jeter un coup d’œil sur le résultat des recherches d’un journaliste de la BBC, consigné dans un document intitulé « Libération de Paris : les Alliés ont écarté les soldats noirs pour garder une image victorieuse blanche » (document en Anglais que nous traduirons et publierons dans nos prochaines parutions).
L’essentiel de l’information contenue dans ce document en anglais porte sur les nombreux actes de mépris posés par la France à l’ égard des valeureux soldats africains pendant et après la deuxième guerre européenne (dite mondiale). Ces actes de mépris devraient, au regard de ce document, motiver les dirigeants du continent africain à refuser de faire participer militairement l’Afrique à la parade des forces armées françaises, le 14 Juillet 2010, à Paris.
En effet, après avoir servi de boucliers humains et de soldats de première ligne de front sur les champs de bataille, et sauvé la France, les valeureux combattants africains des armées françaises sont, nous le savons tous, appelés « tirailleurs sénégalais ». Il suffit de pousser un tant soit peu plus loin la réflexion sur le terme TIRAILLEUR pour se rendre à l’évidence de la connotation péjorative et l’intention voilée de ceux qui ont initié ce mot.

En effet, TIRAILLEURS veut dire, en termes clairs, des individus dépourvus d’intelligence, de toute faculté intellectuelle et donc qui tirent n’importe où, sauf sur la cible indiquée. Autrement dit, TIRAILLEURS s’expliquerait donc par le fait qu’on présente une cible à quelqu’un et, comme il est un imbécile, il dirige plutôt son fusil AILLEURS c’est-à-dire dans tous les sens. Ceci est d’autant plus grave que ce qui n’est pas dit ici, c’est que les personnes concernées, notamment les combattants africains, étaient pour la plupart issues des zones rurales, enrôlées de force dans les armées françaises en perdition face à l’Allemagne. Ce qui revient à dire que, pour la majorité des enrôlés venus du continent, manipuler un fusil ou une arme à feu était pratiquement quelque chose de nouveau, d’inattendu, d’inconnu. Et, malheureusement ces combattants africains n’avaient reçu aucune initiation au maniement de l’arme, ni aucun entraînement substantiel dans la manipulation de l’arme à feu avant leur départ au front, parce que la France, alors en déroute, était en quête de ressources humaines immédiate pour contrer l’avancée de l’ennemi allemand dans les zones de guerre. Quiconque, dites-moi, mis dans une telle situation n’aurait-il pas des difficultés à atteindre sa cible, fut-il Africain, Américain ou Européen ?...
L’autre caractéristique du cliché français vis-à-vis de ses bienfaiteurs africains réside dans l’emploi du qualificatif SENEGALAIS attribué à tous les soldats africains qui, on le sait très bien, étaient venus de pays divers et de tribus différentes.

A ce propos, il est bien de rappeler ici que, à l’époque des faits, la conférence de Berlin de 1884 (un autre sujet à débat) avait déjà découpé le continent noir en territoires d’occupation et que les pays sous oppression française étaient déjà considérés comme des pays nommément distincts les uns aux autres depuis l’Afrique centrale jusqu’à l’Afrique de l’Ouest. L’on comprend alors très mal pourquoi, de façon délibérée, les Français ont décidé d’appeler les combattants africains, bien qu’originaires d’horizons diverses, SENEGALAIS ?
Africains, réveillons-nous de notre long et lourd sommeil !

Adjé Kouakou,
Producteur et Présentateur de l’émission AMANIEN.
Voice of Africa Radio à Londres

Un article paru dans la rubrique amanien du Filament N°6



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