lundi 7 novembre 2011

Lettre de Birmingham à Laurent Gbagbo


Mon cher compatriote,
Plus de temps pour s’apitoyer
Mais le temps pour réfléchir.
Avertissements pourtant donnés
Que de démons, que de vampires à tes côtés
Donnaient dans le mensonge et dans la tricherie à peine masquée
Une absurdité aiguë dénoncée, mais pas prise au sérieux.
Des mangeurs et des nageurs, tous dans les couloirs du palais
Aux mains de l’ennemi dénoncé depuis des années.
Abandonné, seul !
Quelle folle envie de lire dans ton âme, dans ton actuelle pensée
Depuis la savane, humilié par des sans-culottes de sang assoiffés
Mon imagination me dit : des livres tu dévores et les nouvelles tu suis.
Que de confiance, trop de confiance donnée aux félons sortis du trou
Avec comme promesses, répliques, résistances et protection au peuple
Pris aux pièges de ‘l’Amérifrançafrique’ qui vit en toi un danger.
Ah! Quelle trahison. Ah! Quelle vie double menée par tes alliés d’hier
Que de sang versé sur la terre de tes ancêtres tant de fois voulus fiers
De toi, de la nation que tu voulus bâtir et de toute l’Afrique
Ah! Quelle ignorance des porteurs de flèches, de fusils, de sagaies
Tuant des Ivoiriens, vieux et jeunes tous ensemble, sans sourciller
Ah! Que la terre est méchante.
Ah ! Que la loi change de couleur, selon les intérêts en jeux
Ah! Que les hommes aussi du trou sortis
Par toi, changent selon le vent et l’humeur de la mer qui pleure les Ivoiriens
Tout en accueillant leurs corps jetés aux poissons pour s’en gaver la panse
Ah! Que de caméléons autour de toi.
Les dés depuis des temps pipés étaient.
Cependant, fier, serein et tranquille tu devras demeurer
Car, des Gbagbo, pleins dans les bourgs et les faubourgs d’Abidjan, de Katiola, de Man, de Soubré,
De Bouna, de Gagnoa, d’Aboisso…
De toute l’Europe et de toute l’Afrique, tu as semés.
Et la récolte, une bonne récolte, ne saurait tarder pour laver l’affront par le nègre essuyé
La tyrannie, de notre sang imbibé, succombera sous le poids de la colère des âmes liquidées
Expédiées reposer en pleine journée et en pleine lune de gaieté inachevée
Dans le monde des aïeux qui eux-mêmes, à une autre période, furent forcés de dormir sans fin.
Notre terre souillée dans tous ses coins et recoins, de façon fracassante et inadmissible
Fera payer l’imposteur et ses affidés venus tuer et faire main basse sur nos propriétés et nos fortunes.
Sans sommation,
Ils tuent, l’imposteur et ses affidés, avec une férocité insondable et incomparable.
Sans ménagement,
Ils tuent, l’imposteur et ses affidés, avec une joie bestiale, à un rythme cavalier et démoniaque d’un autre temps.
Mais, ils seront, ma foi,
Les sanguinaires venus de partout pour détruire le beau rêve éburnéen
Par les puissances par eux incontrôlables
Foudroyés.
A toi digne fils,
Reçois ce mot pour dire : à très bientôt.
Courage à toi. Avec toi le peuple demeure.

Sylvain de Bogou
Birmingham, le 30 septembre 2011

Paru dans Le Filament N°15

1 commentaires:

Briscovitch facebooker pour Gbagbo a dit…

J'ai les larmes aux yeux. Ce texte à lui seul peut avoir, selon moi, la prévention de résumer la crise ivoirienne ( fruit des masturbations impérialistes des prédateurs ) . Le coup de pilon de David DIOP retentit dans les vers de texte. Je pleure mais je suis pas triste car ce texte annonce une prophétie malgré la trame de fond de tableau aux allures désespérantes. Alors gravement ce texte me dit: fils impétieux, ce Gbagbo labàs seul dans les géoles de l'oppresseur, humilié mais jamais éprouvé: C'est l'Afrique ton Afrique qui repousse pour la liberté des générations présentes et futures composées des clones de Gbagbo.

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