jeudi 24 novembre 2011

Savez-vous combien nous sommes en Afrique ?

 La population africaine a franchi le cap du milliard d’âmes au cours du dernier trimestre 2009, si l’on sent tient aux dires des démographes les plus avisés de la planète. Presque dans l’anonymat le plus complet. Une donne avec laquelle devront dorénavant composer les théoriciens du développement de l’Afrique, ainsi que ses habitants. 

La sinistrose qui s’est emparée de la mentalité des Africains, depuis plusieurs décennies, du fait de l’immobilisme des politiques de développement de leurs terres natales respectives, amènera à coup sûr beaucoup d’Africains à pousser des jurons à la lecture de l’information selon laquelle « la population d’Afrique a franchi le cap symbolique du milliard d’âmes en 2009 ». D’autant plus que la majorité de ce milliard “d’hommes noirs” croupit dans la misère et n’est pas près de sortir de l’auberge. Cette majorité pauvre du plus vieux continent du monde constitue d’ailleurs une portion non négligeable du milliard d’êtres humains qui ont faim sur la planète, à l’heure actuelle ; un autre cap symbolique et inique qui a été franchi en cette année 2009. 

En réalité, le milliard d’habitants est un atout considérable sur lequel doit commencer à jouer les gouvernants africains pour davantage prendre date avec le développement de leur continent dans une, deux, trois, quatre ou cinq décennies et, implicitement, réduire le fossé de développement qui sépare l’Afrique de l’Asie (moins le Japon, la Chine et les dragons asiatiques) et de l’Amérique latine, tous trois catégorisés sur la liste des zones du monde où la pauvreté sévit le plus, autrement dit, « le Sud », pour reprendre des propos des experts du développement sur la Terre. 

En matière de démographie mondiale, une donne essentielle plaide en faveur du continent noir : sur les cinq continents que renferme la Terre, l’Afrique est le seul dont non seulement la majeure partie de ses habitants est jeune, mais aussi la seule zone géographique dont la population n’est pas vieillissante. Contrairement au monde occidental. 

Imaginez, par exemple, l’Afrique (avec son milliard d’habitants) placée dans le contexte du développement des Etats-Unis d’Amérique (qui ne disposent que de 300 millions d’hommes) ! Une raison massue pour ne pas transformer ce gisement humain en Afrique en une continuelle bombe à retardement qui, lorsqu’elle va exploser avec plus de violence, va d’une part éclabousser ceux qui l’ont confectionnée, et d’autre part sa principale composante : la jeunesse africaine ! Mais ne donne pas à la jeunesse de son pays une place particulière parmi les priorités nationales, tout dirigeant qui veut. Un débat qui repose implicitement la question de la légitimité des hommes et femmes à la conduite des affaires publiques sur le continent le plus pauvre de la planète... 

Hélas ! Ils sont encore nombreux en Afrique, ces politiques aux commandes des Etats qui méritent le surnom « d’aventuriers en politique », tant leurs faits et gestes dénotent qu’ils ont abordé la sphère politique sans aucune idéologie. Mais, ce bilan triste de l’Afrique doit être pour nous une incitation à mieux penser notre pierre à apporter à son édification pour sa résurrection véritable. 

Serge Grah 

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