lundi 5 mars 2012

Alassane Ouattara : Un ethnocentrisme qui n’a rien à envier au nazisme

Répondant aux griefs ethnocentriques reprochés à son régime, le président Alassane Ouattara a fait la déclaration suivante : « Il s’agit d’un simple rattrapage. Sous Gbagbo, les communautés du Nord, soit 40% de la population était exclue des postes de responsabilité… ». 

Sans entrer dans la véracité de ses propos, on ne peut pas s’empêcher d’avoir honte d’être le sujet d’un dirigeant aux propos aussi controversants. Ce Monsieur avait dit, dans les mêmes circonstances, que c’est parce qu’il est nordiste qu’on ne voulait pas qu’il soit candidat. Cela nous a coûté plus de 20 ans d’instabilité. Parce que les gens du nord se sont effectivement mis dans la tête qu’ils étaient exclus. Nous avions pensé à la boutade d’un homme aveuglé  par une ambition démesurée. Nous étions loin de croire que cela était l’expression d’un calcul minutieux pour l’application d’une politique ethniciste qui n’aura rien à envier au nazisme. 

L’idéologie nazie n’était rien d’autre que la promotion d’une race sur les autres. Ce que cette idéologie, tirée des tréfonds des théories sur la supériorité  de la race aryenne, a produit en Europe est encore vivace dans la mémoire collective de notre humanité. C’est pour tourner le dos définitivement aux affres de la barbarie hitlérienne qu’il est recommandé  de défendre, en priorité, les valeurs universelles d’humanité  avant celles très basses de la race et de l’ethnie. C’est au nom de ces valeurs qui révèlent la profondeur des grands hommes qu’on a combattu le colonialisme, le nazisme, l’apartheid et toutes les formes d’impérialisme. Et, c’est pour ne plus regarder dans le rétroviseur de notre bestialité que partout dans le monde, les organes de régulations de la presse traquent tous les propos à  caractère raciste et ethnocentrique.
Sans entrer dans la véracité de ce que Dramane Ouattara dit, et qu’aucun responsable politique n’a jamais dit en Cote d’Ivoire, je voudrais savoir de quel droit les gens du nord devraient représentés à plus de 40% dans l’administration d’un Etat qui compte 60 ethnies ? Où  serait aujourd’hui la Côte d’ivoire ou bien où allons-nous si chaque leader politique devrait faire du rééquilibrage ou du rattrapage en fonction de son ethnie ? Et puis, quand le premier responsable d’un Etat ouvre ainsi clairement le débat sur les clivages ethniques, peut-on encore reprocher à sa population de s’y engouffrer ?...
 
Joseph Marat
Source: topblogjosephmarat

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