La Gestion politico- économique du président Bédié
Ceux qui mangent à la table du président Bédié sont louangeurs sur son bilan et sa gestion politico-économique du pays sous son régime. Il faut reconnaître le service de la dette de 22 milliards de dollars et une dette intérieure presque équivalente. La dévaluation du franc CFA, la baisse des cours mondiaux du café et du cacao, associé à une dégradation des finances publiques et un reflux des investissements privés…
Ceux qui mangent à la table du président Bédié sont louangeurs sur son bilan et sa gestion politico-économique du pays sous son régime. Il faut reconnaître le service de la dette de 22 milliards de dollars et une dette intérieure presque équivalente. La dévaluation du franc CFA, la baisse des cours mondiaux du café et du cacao, associé à une dégradation des finances publiques et un reflux des investissements privés…
Le taux de croissance,
un peu plus de 5% en 1998, brandi comme un trophée, ne rend que très
imparfaitement compte de la crise de confiance qui s’est installée
dans le pays, amplifiée par la détérioration des relations avec les
institutions financières internationales.
Les scandales financiers
Il faut ajouter à
tout cela les scandales financiers du trésor et surtout le détournement
des 18 milliards de francs CFA d’aide budgétaire de l’union européenne
octroyés au secteur sanitaire du pays. Ce détournement fut remboursé
par le trésor de l’Etat alors que les coupables se promènent encore
librement aujourd’hui.
La Côte d’Ivoire,
sur ce plan, ressemble à un pays bizarre où il n’y a pas
de sanctions quand on détourne le bien public. La surfacturation des
complexes sucriers en amont n’avait jamais fait l’objet de poursuites
judiciaires.
La dernière observation
économique, concerne le monopole de l’importation du riz aux membres
de la famille du président Bédié et à leur présence dans
plusieurs conseils d’Administration d’entreprises.
Tous ces éléments
avaient fini par convaincre les Ivoiriens que Konan Bédié s’occupait
plus de ses intérêts personnels, au lieu de leurs difficultés quotidiennes.
N’évoquons même
pas ici les travaux pharaoniques, qu’il avait entrepris dans son village
de Daoukro et du château de son épouse à Koukourandoumi, dans
la région d’Aboisso, que les Ivoiriens sidérés ont découvert que
le carrelage de la salle de bain, était fait avec des pièces de 250
f cfa.
Le coup d’Etat
Que ceux qui entourent
le Président Bédié aujourd’hui, nous donnent une explication
cohérente sur les clameurs de joie et l’allégresse générale qui
s’étaient emparés des Ivoiriens à l’annonce du coup d’Etat
?
Les Ivoiriens savaient
tous qu’une junte militaire n’a jamais fait le bonheur d’un peuple
en Afrique.
Pourquoi le coup d’Etat
a-t-il été vécu comme une sorte de délivrance ? Pourquoi certains
l’ont-il qualifié de « salutaire » ? Pourquoi la gendarmerie
ivoirienne dont la haute hiérarchie était proche du président Bédié
n’est-elle pas intervenue dès le début de la mutinerie pour rétablir
l’ordre avec ses commandos d’élites?
Pourquoi le PDCI-RDA,
a-t-il pris aussi rapidement acte du coup d’état ? Et pourquoi beaucoup
de ses cadres se sont-ils empressés de rejoindre le général Robert
Gueï et sa transition militaire chaotique ?…
Nous pensons que le
président Bédié et son parti ne peuvent pas prétendre revenir
au pouvoir en faisant l’économie d’un tel débat devant tous les
Ivoiriens.
Le fameux
conseil national de sécurité
Beaucoup d’officiers
supérieurs de l’armée ivoirienne continuent de dire, avec amertume,
que l’idée d’un conseil national de sécurité pour coordonner
les actions du gouvernement en matière de sécurité intérieure
et extérieure, était une bonne chose, souhaitée par tous. Sauf que
le président Bédié en avait fait un outil politique, avec des
moyens à disposition pour coiffer l’Etat major général des
forces armées ivoiriennes.
La création du CNS,
rattaché directement à la présidence, avait suscité
la méfiance entre les officiers compétents ayant une parfaite maîtrise
des dossiers sécuritaires et leurs collègues, les courtisans du régime.
Cela avait balkanisé les services et les hommes, qui ont finalement
travaillé en s’ignorant mutuellement.
C’est ainsi que les
renseignements militaires et les renseignements généraux, sont restés
sourds et aveugles, sans voir venir le coup d’Etat de Noël 1999,
dont toute la sous région ouest africaine savait qu’il était en
préparation.
Rentré précipitamment
de Daoukro où il était allé boire, manger, fumer son cigare
et fêter son accession à la présidence de la république comme
un trophée ou une médaille olympique, le président Bédié s’était
retrouvé dans une situation lamentable où ni son ministre
de la défense, ni ses officiers supérieurs n’étaient capables de
lui dire qui étaient les mutins et de quoi il s’agissait.
Certains parlaient
de mutinerie, de primes impayés des soldats, bref à un moment
aussi important de la vie de la nation, le président était livré
à lui-même et avait fait le choix de sauver sa vie en allant
se cacher chez l’ambassadeur de France.
Les pseudo certitudes
du président Bédié
En politique, il faut
se méfier des laudateurs, des allégeances d’un jour et surtout
de ceux qui vous font croire à longueur de journée que le peuple
est avec vous et qu’il vous aime, et qu’il est même prêt
à mourir pour vous. Tout cela n’est que balivernes. Quand on
dirige un pays, il faut toujours adopter des positions morales sur les
questions relevant du vivre ensemble et de la paix sociale.
L’arrestation des
dirigeants politiques du RDR, le mandat d’arrêt international lancé
contre Alassane Ouattara, le refus du PDCI et de son chef à organiser
des élections transparentes, avec le bulletin unique, ainsi que
le vote des électeurs âgés de 18 ans, le refus des voies
de l’apaisement et enfin ce maudit discours du 22 décembre 1999 à
l’assemblée nationale, discours plein de certitudes et qui fut l’illustration
d’une vraie myopie politique.
En choisissant la logique
de la confrontation au détriment d’un dialogue utile avec le RDR,
le président Bédié avait aggravé le climat de tension
dans le pays en faisant de ses propres certitudes un projet politique.
C’est certainement ce maudit discours du 22 décembre qui fut l’élément
déclencheur du coup d’Etat de Noël 1999. Comme disent souvent nos
parents malinkés : « L’arbre que la tempête va renverser ne voit
pas l’orage qui se prépare à l’horizon, sa tête altière brave
le vent, alors qu’il est près de la fin ».
Ce fut le cas de Soumangourou
Kanté, peu avant la bataille de Kirina, contre les troupes de
la coalition que dirigeait, Soundjata Keïta, en Janvier 1235.
Ce fut aussi l’Etat d’esprit du président Bédié, en cette veille
de Noël 1999.
Un mot sur le PDCI-RDA
Nous voulons rappeler
au PDCI-RDA et à ses militants que, que le RDR, est sorti des
entrailles de leur parti ainsi que l’UDPCI. Pourquoi sont-ils partis
et pourquoi, dès le début, rien n’a été fait pour trouver
un terrain d’entente avec eux. Toutes ces divisions ont été
pour beaucoup dans l’affaiblissement général du PDCI et de son président.
Comme nous l’avons
dit au début de notre intervention, ce parti avait perdu son unité
dès les premières minutes du décès du Président Félix Houphouët-Boigny,
le 7 décembre 1993.
Le regret de tous les
Ivoiriens est que le parti qui a conduit notre pays à l’indépendance
a été incapable de nous éviter ce fruit très amer qu’est
le coup d’Etat. Pourquoi le bureau politique n’a-t-il pas fait bloc
autour du successeur constitutionnel dès le décès du Premier président
ivoirien ?
Pourquoi le PDCI-RDA,
a-t-il cautionné la cabale de l’ivoirité ? Pourquoi les
négociations entre les mutins et le président ont-elles si tardé
et échoué aussi facilement ? Si l’affaire Ouattara était un
contentieux sur la nationalité, pourquoi n’avoir pas laissé
la justice trancher ? Car cela relève de la justice et non du politique.
Est-ce vraiment
sérieux aujourd’hui pour le PDCI et son chef d’aller encore solliciter
les suffrages des Ivoiriens sans un début de réponses, d’explication
de toutes ces questions importantes de société ?…
2 commentaires:
Ce parti et ces dirigeants auront des comptes à rendre un jour.Car Bédié a bradé le bel héritage que le patriage lui a remis sur un plateau d'or.De surcroît Bédié s'est allié à des sanguinaires pour tuer des ivoiriens,rendre malheureux des ivoiriens,pour cela Bédié et ces sbires doivent rendre comptent aux ivoiriens.Aucun désir de pouvoir,justifie ces meutres et on peut servir un peuple de mille manières,en ce faisant aimer par ce peuple,non en les divisant,en les tuant.Henri Konan Bédié est une déception,une tare pour les ivoiriens.Un égoîste qui a pensé qu'à sa personne,et,à son clan.C'est à la jeunesse du PDCI de se prendre en charge,d'éléver denouveau ce parti.Après les dire de l'Ambassadeur de France,du choix de Bédié d'avance de ne pas être au2ième tour,pour permettre au poulain des occidentaux,de l'etranger de s'installer.Oui bédié nous a vendu,le vin est tiré.Nous lui disons merci,merci,merci....
Bonne analyse! Disons que Bédié n'a jamais fourni d'effort pour arriver à la tête du pays de Feu Félix Houphouet; conséquence donc il n'a fait aucun effort pour le préserver sérieusement. Cependant, avec la crise qu'à connue notre pays nombre d'ivoiriens croient et considèrent Bédié comme le seul responsable de cette crise poste-électorale par son pacte de-dupe avec son ennemi d'autre fois.Aussi faut-il ajouter que le PDCI aujourd'hui du point de vue de son électorat a considérablement chuté ( 10 pour cent).
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