Faut-il enfin briser la glace qui, jusque-là recouvrait l’histoire de la
reine Pokou d’un pudique et protecteur manteau de Noé ? Et cela, au nom de la
vérité devant l’histoire. Pendant deux siècles environs un pan de l’histoire de
la reine Pokou a été volontairement ou involontairement coupé. Pourquoi ? En
tout cas, beaucoup d’Ivoiriens aujourd’hui se posent la question et, se la
posant, montrent indirectement du doigt ces intellectuels qui suscitent et
développent dans l’esprit de la population, des allergies face à la vérité.
Il y a comme une espèce de complicité nationale sur les limites de ce qu’il
faut dire et de ce qu’il ne faut pas dire sur l'histoire de la reine Pokou. Des
scientifiques et non des moindres ont déjà donné leur version de l’histoire de
la reine Pokou. Mais avec les « pièces » que Brou Jean-Paul verse au dossier,
force ne serait-il à ces historiens et anthropologues de (re)poser, sur cette
histoire de notre héritage culturel national, un nouveau regard ? Sans clichés
politiques. Sans catalogue.
Des faits historiques dont l’authenticité a été mise en doute, ont fait
l’objet de polémiques pendant longtemps. Notamment « Les manuscrits de la mer
morte », « Le suaire du Christ ». Mais, la vérité a fini par éclater un jour.
Sans qu’il n’y ait aucun cataclysme.
Quel est donc alors ce pacte secret sur l’histoire d’Abla Pokou ? Il est
temps. Il est même grand temps que les intellectuels Ivoiriens rompent ce long
et lourd silence suspect pour dire à la face du monde où la reine Abla Pokou a
vécu jusqu’à sa mort. Où a-t-elle été inhumée ? Où se trouve son sépulcre ?
Ceci dans un seul objectif : l’éclatement de la vérité. Et la restitution des
faits de l'histoire. De notre histoire. Rien d’autre.
Serge Grah
Paru dans Le Filament N° 21
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